30 avril 2010

Jiang Gonglue. com


Bien tranquillement lovée dans le cocon d’incrédulité qu’offre l’image chinoise de copieurs, et de d’experts en transfert de technologie,  une génération de jeunes chinois, cherche, expérimente, et trouve.

L’un d’eux commence à se bâtir une petite célébrité, il s’appelle Jiang Gonglue, il a franchi les portes de la renommée en gagnant des prix d’innovation en Europe. Il a un site web, il faut aller dessus, et voir à travers lui ce que ce pays commence à produire.

Tout y est, un cursus académique en chine, qui en fait un pur produit du pays, un système de veille, de buzz, un lien exprimé avec les différents publics, une première expérience chez Microsoft, et quelque chose qui nous est chère, le rappel constant d’une ligne philosophique, l’évocation de lui-même comme chasseur de rêve.

Après une première expérience professionnelle, et un cursus d’innovateur prometteur, il va intégrer Harvard en Advanced Design. Il ne l’intègre pas pour devenir prometteur, il  l’intègre parce qu’il est prometteur.

Ceci doit nous parler, un designer qui fait ses études en France, ou un designer qui est intégré par LVMH  ce n’est pas la même chose, un banquier qui étudie à Londres, ou un banquier qu’une banque anglaise intègre ce n’est pas la même chose. Cela concrétise l’endroit comme la Mecque, mais cela consacre l’individu comme un inspirational player.

Jiang Gonglue ne crée que pour régler des problèmes, il se définit en problem- solver. Il a compris ce que la lexicologie et la théorie peuvent lui apporter. A son âge, il truffe déjà les interviews de motos répétés, interviewé sur Marketing- chine,  quand on lui demande s’il lie recherche et design, il répond invariablement of course, to my opinion, research lets us see it, development let us touch it, and marketing lets everyone use it.

Ce qui est frappant, c’est que les chinois ne sont pas des Japonais. Ils ne cachent pas au fond d’eux-mêmes leur imaginaire, ils sont d’entrée globaux, ils ne sont pas chinois, ni asiatiques, ils sont des citoyens du business world. Leur marketing est jeune, il a dix ans à peine, il faut le lire à travers ce jeune homme, comme une synecdoque, une partie qui vaut pour le tout, un design utile, qui n’a comme élément déclencheur que l’existence d’un problème à corriger, qui est censé améliorer l’existant, un design qui doit voir des résultats concrets au bout du chemin. Un design d’entrée populaire, qui va donc court circuiter la notion d’early- adopters, puisqu’il ne la connait pas.

Pays émergents…

29 mars 2010

Maintenant, progresser dans le durable.

La crédibilité de la durabilité tient à peu et à beaucoup de choses,   cela tient bien souvent au point de  départ. Quand on regarde ce que les grandes entreprises industrielles déploient comme efforts pour nous convaincre de leur citoyenneté  éthique,  il manque quelque chose qu’un voyage chez les pionniers du durable nous apprend.

C’est quoi  un pionnier du durable ? oh pas quelqu’un qui travaille dans l’environnemental, The Body shop fait des cosmétiques, Stonyfield Farm des yaourts organiques, Patagonia des vêtements, Dilmah Tea du thé de Ceylan, Whole Food distribue des produits alimentaires, Tom’s of Main du dentaire, Ben & Jerry des glaces. Mais tous sont des « génétiquement Sustainable ».  D’abord ils se sont crées pour faire du « world a better place », c’est une spécificité anglo- saxonne, un militantisme qui passe par le business,  ensuite ils ne prennent pas la planète en son ensemble, ils ont un combat, petit, précis, qui vaut pour le tout  et rend crédible la revendication Sustainable, comme les tests sur les animaux de The Body Shop, les micro crédits de Dilmah, ils n’ont pas des fondations comme nous l’entendons, la philanthropie est au cœur de leur action, ils n’ont pas d’investissement responsable, 10% de leurs profits est reversé aux NGO, ils ne communiquent pas, ils font de la propagande, ils n’ont pas de politique de RH, leurs employés participent aux programmes philanthropiques maisons  et sont à jamais les premiers propagandistes de leur société ensuite,  ils n’ont pas d’hommes providentiels qui captent tout le  goodwill de l’entreprise, depuis la publication de The E Myth, 1995 déja,  ils assument le travail d’équipe, ils théorisent l’attitude et pensent que l’état d’esprit est un agent économique.

25 février 2010

La science s’empare du design aux Etat-Unis



La science s’empare du design aux Etats-Unis, voici deux exemples incroyables.

Il semblerait que Campbell’s vienne de refaire son design en faisant appel à des neuro- psychiatre. Ils auraient passé deux ans à étudier des changements dans l’émotionnel  des gens et dans leurs réactions cutanées à la vue des évolutions envisagées  de packagings.

On sait à travers les agences interrogées pour le pitch que 1500 personnes ont été interrogées avec des tests biometrics.  Ceci vient consacrer professionnellement  une période académique, ou un certain nombre d’allégations ont été installées.  Parmi celles-ci, le fait que toutes les techniques passeraient à coté des appréciations fiables du fait que 80% du processus de jugement se ferait de manière inconsciente,   échappant donc aux études et focus groupes de ce monde. En conséquence, le nouveau logo campbell se retrouve en bas de la boite, plus petit, en dehors du chemin de lecture traditionnel, les images sont centrées sur l’appetite appeal, et les composants,  on peut voir ce nouveau pack sur les sites américains, nous sommes c’est vrai en dehors des codes traditionnels.

Quand au design classique, très pop art et Norman Rockwell, il sera conservé sur trois variétés offrant ainsi un moyen supplémentaire d’évaluer  les changements.

Autre chose, l’académie américaine des pédopsychiatres (AAP) on se trouve donc dans un des temples académiques des Etats- Unis,  affirme que les offres cylindriques et globalement rondes, posent problèmes, le hot dog en premier lieu.  Pour eux, analyses à l’appui, si  les bonbons étaient plats, et les hot dogs carrés, ils se vendraient moins.

De la bêtise américaine ? Peut être mais achèterions nous des pommes d’amour carrées ?

15 février 2010

Claude Onesta, Apple, et Toyota, tout le marketing est là.

L’influence, le charisme et l’envie de revendiquer une proximité naissent de la mise en avant d’une singularité incomparable. Claude Onesta a donné à divers journaux des interviews d’une profondeur fulgurante.
Ce qui est encore plus hallucinant, c’est que ces interviews ont été données avant le coup d’envoi de la compétition, nous sommes bien dans la planification et non dans la post rationalisation d’un succès.Quatre choses fondamentales. 1) Vouloir gagner en définissant son jeu, de façon à imposer sa logique et forcer les autres à adapter leurs solutions à votre action. 2) Accepter que son équipe est faite de joueurs venant de Pointe à Pitre, Strasbourg et Saint Denis, donc forger une grammaire imparfaite, qui sera du cousu main, une harmonie faussement désordonnée dépassant l’académisme du jeu. Un mélange de puissance et et d’aisance, certains joueurs bondissant exprimant une latinisation du jeu, d’autres solides exprimant une germanisation du jeu, d’autres précis montrant ce que l’école scandinave apporte, ce qui fait que l’équipe est incomparable et non identifiable. 3) Un système de formation hérité du système scolaire, les scandinaves modélisent le geste, et ensuite passent au jeu proprement dit, ce qui explique cette perfection dans la transmission… mais ils perdent. Les français n’apprennent pas d’une manière militaire, mais en travaillant en même temps le jeu et le geste, ce qui donne du sens à l’apprentissage. 4) La conscience des ravages de la copie, se débarrasser des grammaires imposées du jeu, et la certitude que s’il avait suffit de copier des modèles dominants pour combler des retards cela aurait donné d’abord une lisibilité totale de leur jeu, ensuite un retard génétique, car les concepteurs du dit modèle seraient eux en train d’inventer un nouveau stade, alors que vous copiez l’ancien.